Appartement de Shigeru [Fermé]

Alors voilà le secret honteux, ou sûrement une piste pour débusquer Shigeru! Il baisse la tête. Oh non, il ne faut pas devenir tout rouge. Ce n'est pas si grave, au final. Hum, combien de fois j'en ai entendu parler, à l'école, quand les garçons parlaient entre eux, ou au Kame Game - même M. Muto en a déjà parlé. Bon, même si j'ai un peu de mal à me figurer tout ça, j'imagine que c'est une sorte d'adoration, ou je ne sais trop quoi qui y ressemble.
    Néanmoins, je reste silencieuse, jusqu'à ce que je sois assise. Je baisse la tête, tout en la faisant bouger de droite à gauche, lentement. Je prends un air abattu et choqué, même si c'est loin d'être le cas, je suis même plutôt amusée. Ah là là, tu n'es pas prêt de finir de m'étonner, toi... Je suis sérieuse, concentrée, taciturne et...

Kami Sakuraï : C'est pas pire que d'avoir une affiche de Seto Kaiba qui semble te juger, là, tout le temps, chez soi! Ah ah ah ah ah! C'est pas grave du tout! C'est pas comme Darren et ses posters de femmes en cuir et en laisse! Ah ah ah ah!

     J'éclate de rire. C'est moins étonnant que ce que je pensais. Mais bon, ça ne me dit toujours pas pourquoi ces mystérieuses femmes de papier ont disparues sans demander leur reste. C'est le fait le plus étrange à relever, dans la situation présente, ce que je ne manque pas de faire remaruer à Shigeru :

Kami Sakuraï : Et elles sont parties en vacances? Ah ah ah! Tu sais, ça ne me dit clairement toujours pas pourquoi tu as donné congé à ces dames, hum?

Comment ça "pourquoi"? J'vais quand même pas lui dire qu'en vingt-six ans de célibat, j'me branlais dessus pour pas m'sentir seul!! Mon cerveau est en train de bugger. Non, là, clairement, je peux plus lui livrer mes pensées à ce sujet, pas avant d'la connaître mieux en tout cas. C'qu'elle est curieuse, cette nana, non? Elle me titille peut-être juste pour se marrer un bon coup? Peut-être que je fais fausse route et qu'elle va pas se barrer à toutes jambes si je lui dis que j'mate des pornos avec mon meilleur pote juste pour rigoler? Finalement, attendant que Kami aie enfin bu son jus d'orange, je décide de m'enfoncer encore plus... De cette façon.

Shigeru Yamane: Si tu y tiens tant que ça, je peux te montrer une des affiches que j'ai décrochées, c'est moi qui l'ai peinte. Bien sûr, je fais pas que ça... Je dessine aussi des créatures comme des dragons, des guerriers, des prêtresses elfiques, des goules... M'enfin... Je sais pas si... Euh...

Je m'interromps. En fait, en dehors du book (rejeté) que j'avais préparé pour la Kaiba Corp, j'ai jamais parlé de mon travail à personne. Je me demande si ça va là où je veux, cette histoire.

Voilà, tu parles enfin un peu plus de toi! Je cherchais juste à détendre l'ambiance, parce que monsieur n'avait pas l'air très à l'aise, tout à l'heure, à devoir enlever en coup de vent ses affiches. Je le regarde avec un air qui veut dire "tu sais que tu es mignon quand tu es gêné", j'ai envie de lui faire un câlin, question qu'il puisse bien comprendre mes intentions, mais j'ai peur de le gêner davantage.
    J'apprécie de plus en plus d'avoir fait sa connaissance, en dépit d'un mal de crâne hier à cause de la "Hikari". J'espère que c'est réciproque, et qu'il ne me trouve pas trop louche à ma façon. Ce serait bêe de le faire fuir avec mon humour "nonsense" et ma curiosité mal placée, deux défauts qui, dans la majorité des cas, fait fuir les personnes qui m'approchent. Après, si je ressemble à Aiko Aikiko, la gérante du magasin de Cosplay, je peux voir à quel point ça peut être malaisant...

Kami Sakuraï : On a encore du temps, je pense? (Je regarde l'heure sur mon téléphone portable que je sors de mon sac.) Tu peux me montrer ce que tu fais, si tu veux! Sauf la Pin-Up, si tu n'en as pas envie! (Je regarde le futon avec envie.) Euh, ça te dérange pas, si on se met dessus, pour être plus à l'aise? Il a l'air tout doux. (Je montre le futon d'un signe de tête.)

    Je fais un clin d'oeil à Shigeru. Ce geste semble l'encourager, enfin, c'est mon point de vue là-dessus. Ou je me trompe peut-être, et j'interprète mal, qui sait? Ts. Ce serait pas la première fois! En tous cas, j'espère ne pas être indélicate en demandant à m'installer sur son lit.

Je reste stoïque pendant un moment. Quelle étrange fille... Je crois la cerner, on dirait qu'elle veut juste se détendre. Comme un... Chat? C'est curieux, mais on dirait c'est bien le cas quand je regarde ses yeux.

Shigeru Yamane: Ok!

Je me pose dans le futon, Kami aussi, et on se met à discuter. Je ne savais pas pourquoi, mais même après cette gêne, le contact passait bien. J'ai montré mon portfolio, de ce que j'ai vu elle a eu l'air de plutôt apprécier. Le temps passe, on rit beaucoup. Heureusement que j'ai plus d'voisin pour me faire chier. Finalement, j'ai pu profiter de cette matinée, et j'en suis pleinement reconnaissant à la rouquine. D'un commun accord, on décide au moment où le ventre de Kami commence à gargouiller qu'il est temps d'aller à Kaiba Land, j'ai dit qu'on trouverait forcément quelque chose à manger là-bas. Avant qu'on ne parte, j'insiste à mort pour rembourser la location du costume à Kami, et c'est péniblement que je lui tire les verres du nez pour que je puisse retirer 7700 yens au distributeur de la Place de l'Horloge. Notre trajet s'est déroulé sans accroc, mais nous sommes un peu fatigués quand nous arrivons à notre destination: Kaiba Land, nous voilà!!

Changement de lieu.