Jambe cassée, métalleux, magicienne et infirmière [Ouvert]

Ok... Ah, ça m'a pas l'air trop compliqué... Hng... Bon... Kami Sakuraï, âge, 19 ans. Motif... Vivant périodiquement avec ma jeune sœur, ses parents m'en confient la charge et je dois, conjointement avec mon cousin Saeki, m'en occuper... Hum... Voilà.

Shigeru Yamane: Haha, vous en faites pas (je tends le formulaire)... On m'a envoyé une bien grande enfant. Elle fait des bêtises, mais j'm'ennuierais bien trop sans elle! Voilà... Héhé...

Infirmière Tamako Je vais transmettre le papier tout de suite! (Je replie la feuille en deux.) Reposez-vous bien! (Dernier sourire vers Monsieur Yamane avant de partir.) Surtout avec votre soeur qui va venir, ah ah ah!

   Je sors et je referme la porte derrière moi. Je me faufile jusqu'au bureau, ensuite, pour donner la dérogation pour Monsieur Yamane. Une fois ma mission accomplie, je regarde de nouveau mon planning : les six chambres à faire ne se sont pas envolées et sont toujours là.
     Une note de service, accrochée au bs de mon tableau, indique que... c'est à moi de faire la sortie du Papy-Pervers aux cornichons. Quelle joie. Et dans moins de 30 minutes, en plus.

Ah... Et voilà ma seule source de distraction qui vient de partir, zut. J'ai simplement à patienter dans cette chambre vide sans que rien ne se passe. Même pas de télé ou de magazines, tu parles d'une arnaque. Si seulement je m'étais pas fait péter la gueule hier soir, ça m'aurait évité bien du tracas.


Environ une demie-heure plus tard, alors que j'étais en train de mater les fissures au plafond, un vioque a déboulé dans ma chambre. Que... Quoi?

Il a sa chemise d'hôpital ouverte. Un filet de bave parcourt son menton. Le gars possède un faciès plutôt large, des ridules concentrées autour du nez, et deux touffes latérales de cheveux gris malgré un crâne quasiment chauve. Il a l'air possédé, il fait flipper, putain. Il se ramène vers moi comme un zombie dans un film de Romero, ses chaussons glissant le long de ses pieds décharnés. Raaah! Bordel, il est penché à deux centimètres de mon visage avec la bouche ouverte, et un sourire de dément, je fais quoi? JE FAIS QUOI?!!!

Papy-cornichons: Ghi... Ghiii... Le fantôôôme... Tu as vu le fantôme? Hihi! C'est une nana plutôt sexy!

Puis, Tamako-chan arrive dans la chambre. Merci Bouddha, je suis sauvé! Je suis à peine remis de plusieurs coups de batte au dos, au visage, au ventre et aux jambes. C'est pas pour me faire aborder par un vieux lutin maléfique dégarni en train d'baver!

Infirmière Tamako : PFUUUU. CELUI-LA.

    Je n'arrive plus à contenir mon calme. Il devrait déjà être prêt, sa famille l'attend en bas, et le voilà en train de terrifer les autres patients. Voilà dix minutes que je me doisde courir après lui, en essayant de faire patienter désespérément les autres patients que 'ai à charge.Ma journée de travail est bientôt finie, et un jour complet de repos après ça!
     J'attrape Papy-Pervers par les épaules, et je le bouge lentement de là, ne manquant pas de soupirer très fort alors qu'il continue avec son "fantôme".  Non mais, un fantôme, et quoi encore?

Infirmière Tamako : Arrêtez avec cette histoire de fantôme; Il n'y a plus d'enfants dans le service, le dernier est parti hier. ARrêtez de enir embêter les autres, et votre famille est en train d'attendre après vous!

    Je pousse lentement et délicatement le petit vieux vers la porte. Une autre nfirmière vient à mon secours, desespérée elle aussi, à cause du Papy-Pervers. De ce que j'ai pu comprendre, elle a eu il y a quelques nuits de ça, des problèmes avec lui, errant cul-nu dans tout l'hôpital "parce qu'il faisait sa promenade de santé de façon germanique".  
     Je referme la porte. Même pas une trentaine de minutes à traiter ce cas desespéré. J'ai déjà besoin d'une pause : grâe à lui, j'ai fait la moitié de parcours que je dois faire en une journée, juste pour trouver sa trace et le ramener. Dire qu'il n'est venu que pour un léger problème d'ongle incrné et qu'on a dû se le farcir près d'une semaine, car il ne se sentait pas en mesure de marcher. Bien sûr, oui, à peine un jour après "l'opération", il trottait comme une gazelle.

Infirmière Tamako : J'espère qu'il... N'a pas été... Trop embêtant. (Je suis plaquée contre la porte, pour éviter qu'il ne fasse de nouveau surface.) Bon. Maintenant que j'y suis, je peux quelque chose pour vous, peut-être? (Je rajoute, empressée, à voix basse.) N'importe quoi, du temps que je n'ai pas à retourner auprès de Papy-Pervers.

Shigeru Yamane: Ah... Ben, euh... C'est-à-dire...

J'hésite un moment. Vaut-il mieux me taire dès maintenant?

Shigeru Yamane: Je voudrais pas vous embêter, vous... Vous avez déjà tant fait pour moi. Mais franchement, si ça m'est possible, j'adorerais parler encore un peu avec vous. Vous êtes quelqu'un de super sympa et nature, et... Enfin, c'est super rare. Y a que ma copine avec qui je puisse discuter aussi facilement, à vrai dire... Haha! Dé... Désolé... J'ai sûrement dit une connerie...

Je regarde en arrière, même si je sais pertinemment qu'il n'y a que le mur qui m'attende.

Shigeru Yamane: Euh... Mais sinon, qu'est-ce qu'il avait, ce vieux, avec son histoire de fantôme? Vous en savez quelque chose?

Que... Quoi? Il veut parler avec moi, et il me le dit de cette façon, c'est si gentil, mais... Serait-ce...Une déclaration? Oh, non, non, Monsieur. Et puis, bon, la frangine est déjà assez jalouse, s'il en rajoute une couche sans le vouloir. Et puis, bon, ça m'étonnerait que ce soit une déclaration, il a déjà une copine, et... Ah, j'avoue que je voudrais bien savoir à quoi ressemble le cousin Saeki, sans ses eintures faciales... Monsieur Yamane, ce n'est as que vous n'êtes pas intéressant, mais du monde se bouscule déjà pour vous - une soeur un peu trop collante, à se demander si... et une copine, alors que Saeki... Arrête de penser de cette façon si perverse!
     Monsieur Yamane enchaîne sur un autre sujet. Je suis en train de tout comprendre de travers. Oui, ouf, comme d'habitude. En même temps, après avoir été collée par Papy-Pervers, et aussi si la nature ne m'avait pas si bien pourvue. En tous cas, le sujet du fantôme de l'hôpital est une bonne façon pour moi de continuer la conversation dans des voies disons plus professionnelles...

Infirmière Tamako : Il tentait de faire peur aux enfants, rien de plus! Le dernier enfant a quitté l'hôpital hier soir, bien avant votre arrivée, et il occupait cette chambre! Il était venu pour une jambe cassée à plâtrer, comme vous! Et je ense que Papy-Pervers a confondu la présence de cet enfant avec la vôtre, comme vous l'avez remplacé!

Shigeru Yamane: Ah... Effectivement! Tout ça me semble très pertinent. Après tout, ce gars n'a plus l'air d'avoir toute sa tête...

Bon, de là à me confondre avec un mouflet. Mais quand même, il avait un souci, ce vioque. Et puis, qu'est-ce qu'il voulait dire en affirmant que "c'est une nana plutôt sexy"? Il parlait de son histoire de fantôme, ou... Il faisait allusion à Tamako-chan? Bah, c'est à n'y rien comprendre. En tout cas, j'espère pas repasser à l'hôpital de sitôt.

Shigeru Yamane: Dites, ça va vous sembler un peu soudain, euh (c'est dingue ça, je dois vraiment faire fort confiance à Tamako-chan)... Mais, y a une patiente de cet hôpital, Seiko Kuriyama... En fait, par chance, il se trouve que j'étais sur les lieux quand elle a été blessée... C'est même moi qui ai appelé pour qu'on l'emmène ici au plus vite. Dites-moi... Enfin, si vous êtes autorisée à m'le dire... Son état s'améliore?

De nouveau la conversation file, et je n'ai aucune emprise dessus, c'est bien d'un côté, ça veut dire que me parler est quelque chose de passionnant et qu'on ne me voit plus juste comme une simple employée, mais comme une personne à part entière... Ah Monsieur Yamane, vous êtes un drôle de cas, vous et votre famille, mais au final, ce n'est pas plus mal, vous me faites sentir bien mieux vous tous - avec vos défauts surtout - que tout ces gens de passage... J'ai un petit sourire quand il s'inquiète de l'état de Seiko. Je l'ai vue avant de venir le voir, lui, et même si je n'ai pas vraiment le droit d'informer les autres patients de l'état de leurs confrères et consoeurs...
    Bon, aussi, après tout, c'est grâce à lui qu'elle est en vie, et sortie d'affaire, aujourd'hui. C'est son sauveur. Et il n'a pas la tête du type à être quelqu'un de foncièrement mauvais. Il s'inquiète même, alos qu'il n'a aucun lien d'amitié ni de famille avec elle. Des gens comme ça, on en fait plus...

Infirmière Tamako : Elle va mieux, elle a pu se réveiller aujourd'hui, même si elle est encore dans les vappes... (Je regarde mes pieds, et je souris.) C'est grâce à vous, si elle est encore parmi nous, Monsieur Yamane... (Je relève la tête.) Vous êtes un brave type. (Puis,j'ai un air plus grave.) Des autres gens auraient regardé Seiko se mourir, sans rien faire, à part peut-être prendre une photo et la vendre aux journaux. (Je prends une profonde inspiration.) Mais vous, vous avez fait ce qui était en votre pouvoir pour la garder en vie. Et votre pouvoir est grand. Faites-en bon usage.

    Je suis gênée d'avoir dit ça sur un ton si droit. Mais c'est ce que je pense, après tout. Et puis, qui m'en voudrait de dire ça? Je reste quand même pas mal rougie d'avoir dit ça, comme ça, mais il fallait que ça puisse sortir, surtout après les mauvaises nouvelles énoncées à la T.V hier matin.
     Je tente de changer de sujet, avant de partir, question que ma dernière parole soit la moins gênante possible, pour lui comme pour moi... Je montre un téléphone fixe sur la petite table, à côté, avec le dossier de Monsieur Yamane - contenant toutes les informations relatives à sa soirée d'hier, je devrais lui dire que, si ça l'intéresse, ça lui ferait de la lecture, en attendant, à moins qu'il n'y pense spontanément..?

Infirmière Tamako : Comme votre soeur peut rester...Vous devriez la prévenir... Je suis sûre qu'elle sera ravie!

Shigeru Yamane: Oh? Sérieux? J'peux... J'peux lui téléphoner? Génial!

J'attrape le combiné sur la table de chevet juste à côté de moi, mais comme un débile, je m'fais un peu mal. Alors... Voyons, c'était le... Ah, oui! Heureusement que j'ai tout retenu, cette fois. D'habitude, j'ai du mal avec les numéros. Faut bien que j'aie de la chance, pour une fois, non? Les secondes s'écoulent. Argh, j'ai vraiment peur qu'elle soit avec Darren! Tiens! Je crois que ça décroche!!! YES!!!

Shigeru Yamane: Euh... Allô, p'tite sœur?

Je me suis réveillée tard ce matin. En fait, c'est un appel de Shigeru qui m'a réveillée - sinon, j'étais partie pour dormir encore longtemps. Je ne sais pas comment il a fait, mais, apparemment, je peux rester avec lui le temps de sa convalescence, même si elle est courte. J'ai pris des affaires que j'ai fourré dans un grand sac, j'ai dû prendre aussi le sac de Shigeru, avec des habits pour lui, au cas où. J'ai aussi embarqué les decks dans mon propre sac... Et après m'ête préarée raidement - combo douche/démêlage de cheveux, séchage/port de vêtements décontractés - je me retrouve vite en route pour l'hôpital.
    En fait, je suis à deux doigts de courir, quand j'y vais, croisant au passage - près d'un magasin - un super-sentai me faisant un signe de la main, que je préfère rendre timidement. Ah, ça doit amuser ce type, le fait que je sois pressée. J'arrive à l'hôpital après avoir fait vingt minutes de marche et dix minutes de bus - sur la fin, mon sac pesait trop lourd. Je me trouve donc devant l'immense bâtiment, regardant toute sa hauteur. C'est immense.

     J'entre, je m'annonce très vite à l'accueil. Une dame peu souriante me répond que les visites ne commencent que dans dix minutes. Je patiente. Les dix minutes passées, je me dirige d'un bon pas vers les escaliers - je déteste les ascenseurs - je n'ai même pas demandé la chambre à la mégère qui a tenté de m'arrêter en chemin. Je connais déjà la route, voyons! Et puis, bon, pas de temps à perdre!
     Une fois devant la porte de chambre de Shigeru, j'hésite. Est-ce que je dois frapper avant d'entrer, ou je fais la surprise? Mais... S'il est en plein "rendez-vous"? Je me pose trop de questions, je crois. Pas le temps d'y réfléchi plus, et puis, même, si je fais "quelque chose de mal", je peux ettre ça sur le compte du manque de sommeil..? J'ouvre la porte, sans frapper...

Kami Sakuraï : Aniki, c'est moi!

13h02.

J'ai demandé à ce que mes volets soient fermés, c'est plus apaisant. La pièce est calme et ni le papy fou, ni aucun autre patient ne viennent me déranger. Tant mieux, j'ai besoin de repos. De toute manière, depuis la fin de service de Tamako-chan, je n'attends plus vraiment personne pour me tenir compagnie. Oh, à part Kami... Ma petite Kami rien qu'à moi. Tiens?... J'ai l'impression d'avoir vu quelque chose bouger. La porte est entrouverte. Est-ce que quelqu'un était là en train de m'observer?... Non, un courant d'air. Tu perds les pédales, Shigeru. C'est fou, comme on peut devenir dingue, quand le temps passe, comme ça. Oh! Cette voix... C'est Kami!! Génial, elle est arrivée!!!

Shigeru Yamane: Eh, yo, Imouto-chan! Vas-y, tu peux entrer!!

J'entre. Shigeru a l'air d'aller mieux qu'hier, un peu moins dans les vapes - ils ont dû baisser la dose des anti-douleurs - et est prompt à la conversation. Aussi, on dirait qu'il s'ennuie ferme ici, et qu'avoir de la visite, ça lui fait du bien. je pose mon gros sac dans un coin, il commence à peser lourd sur mon épaule...
   C'est dingue, en moins d'une semaine, j'ai eu le droit à tout, absolument tout. Comme si, en fait, ma vie avait commencé il y a quelques jours à peine. J'ai eu le droit à la palette d'émotions propre à une dizaine d'années d'existence en même pas sept jours...
    Je ne sais pas quoi dire, une fois dans la chambre. C'est si calme un hôpital, et si stérile. Et le fait que l'endroit soit stérile me bloque dans ma conversation, comme si elle devenait aussi stérile à son tour...

Kami Sakuraï : Je;.. J'ai apporté de quoi te changer, et un tas de choses... De quoi te divertir, par exemple!

    Je plonge mon nez dans mon sac, et je sors quelques livres, une pochette pleine de feuilles et des crayons. Je sors aussi les deux decks que je pose en évidence sur une petite table au pied du lit. J'aurais bien voulu prendre d'autres choses, d'autres jeux, mais je doute fort que ce soit l'endroit et le moment pour tant d'oisiveté.

Kami Sakuraï : J'espère que c'est assez?... S'il te faut autre chose, je peux aller au magasin, très vite, et revenir, enfin...

Visiblement, Kami ne s'attendait pas au petit effet que je lui ai procuré. Je me suis jeté sur elle pour l'embrasser.

Après avoir relâché mon étreinte, parce que quand même, ça le ferait moyen qu'on nous voie dans cette situation, j'ai jeté un coup d’œil à tout ce que Kami me tendait. Ah, c'est pas vrai, elle en a vraiment trop fait! Je n'avais pas envie qu'elle s'en fasse autant, mais bon, puisqu'on est en là, autant se fixer sur la façon dont on va passer l'après-midi!

Shigeru Yamane: Kami-chan (mince, si je commence à l'appeler Kami-chan en classe, ça le fera moyen pour mon statut de professeur)... Tu n'aurais pas du ramener tout ça Magicienne! Haha! Moi, j'avais juste besoin que tu viennes et c'est tout! Mais puisqu'on en est là...

Je tire une des feuilles de papier vers moi en saisissant un crayon à mine graphite.

Shigeru Yamane: C'est l'heure du duel... DE DESSIN! HAHAHA!

Mieux que d'aller mieux, Shigeru  est visiblement en très bonne forme, puisqu'il me propose un... Duel... de dessin. Sur le coup, je ne sais pas trop quoi répondre. Je suis, à vrai dire, assez surprise de sa réaction pour le moins peu conventionnelle. Ma bouche fome un sourire, puis une moue suspicieuse, puis à nouveau un sourire franc.
    Même avec un tas de douleurs, et un cocktail de calmants, il est déjà en train de faire le fou, Shigeru. Je n'aurais jamais dû amener tout ça, il est surexcité maintenant, ah ah ah! Je suis à moitié en train de me disputer moi-même. Cependant, je  m'arme déjà d'un crayon, une planche presse-papier en guise de bouclier et du papier blanc comme lieu de bataille. Je donne aussi de l'attirail à Shigeru.

Kami Sakuraï : Tu es sûr d'être prêt?... Hum... DUEL!

Shigeru Yamane: Dis-voir, Kami-chan... Je te propose un cadavre exquis! Tu connais le principe? Héhé... Tu dessines un truc... Tu laisses voir une partie de ton dessin en cachant l'autre, et, j'essaie de deviner ce que c'est en le complétant! Eh, pimentons un peu ça! Avec un chronomètre! Oui, un chronomètre, ça a l'air d'être marrant! Je te donne juste une contrainte en plus! Il faut que ce soit une créature, et pas un objet! Je fais le haut de la créature, et toi tu fais le bas! D'accord? Allez, c'est parti!

La pauvre a l'air complètement déboussolée par un tel regain d'énergie de ma part. Elle acquiesce sans trop protester et nous voilà partis dans une séance de gribouillage. Histoire de pas trop la mettre mal à l'aise, j'ai décidé de commencer...

Shigeru Yamane: 'tends... Regarde pas, regarde pas! Encore deux minutes...

Voilà! J'ai dessiné une chauve-souris humanoïde avec de longs cheveux noirs, qui tire la langue, sur la partie haute de la feuille, en laissant la partie basse vierge. Hum... C'est plutôt grotesque mais c'est pas mal. J'ai juste laissé à voir un torse humain et un bout des ailes. Bien, ça faisait longtemps que j'avais pas fait ce jeu. Voyons ce que ma magicienne va faire, hahaha! Je sens qu'on va bien se poiler!

Hum. En voyant ce que je peux voir du haut de la créature, ça semble avoir des ailes et... un torse humain? Quoi? C'est assez innatendu. Peut-être un démon, quelque chose comme ça... Voyons voir ce que je vais pouvoir ajouter à ça.... Ah, oui, parfait!
    Je dessine rapidement quelque chose d'assez excentrique : des pattes de poulet géantes, et au lieu d'une queue de poulet comme un plumeau, je décide... de dessiner la tête de l'animal, avec des dents, crachant du feu, et les yeux incommodés d'un fort strabisme. P-a-r-f-a-i-t.

Kami Sakuraï : Voilà! Ha ha ha!

Shigeru Yamane: Allez... Tu as fini? On déplie la feuille maintenant, et en vitesse! Voyons voir... Oh! Pff... Pfhuhu...

Je contemple la créature achevée. C'est qu'elle dessine bien, la bougresse! Est-ce que j'aurais vraiment cru voir une chauve-souris anthropomorphe bicéphale aux pattes de poulet? Non bien sûr, et j'en félicite la créativité de l'artiste. Mais le clou du spectacle, c'est cette tête... Nichée à un endroit ostentatoire... Un monstre invincible, oui...

Shigeru Yamane: HAHAHAHA! Invincible, oui, et aucun angle mort! Une hybridation génétique des gouvernements américains et japonais, le bat-poulet! Muhahahaha!!! Sérieusement, je crois qu'on a créé un concept, là! Il faudrait le soumettre à Pegasus, hi, hihi, hi... Tu crois pas?... Mais cette tête de poulet toute ronde, pour de vrai! Qu'est-ce qui t'es passé par la tête, vilaine fille, hahaha!! Ah...

J'entends des coups frappés à la porte de ma chambre. Ni Kami ni moi ne réagissons immédiatement, encore trop touchés par notre délire. Et là, une tête apparaît par l'entrebâillement. C'est une petite grand-mère un peu potelée, au visage inquiet... Mais... Oh mais attends voir. Elle me dit quelque chose.

Hum... Est-ce que c'est vraiment là? Vingt secondes... Hum? Trente secondes... Zut alors, ça ne répond pas. Peut-être qu'elle dort? Dans ce cas! Je vais juste poser le moelleux au chocolat que je suis allée acheter à la Place de l'Horloge, et rester à son chevet le temps qu'il le faudra! Oui, ça me semble bien, comme ça... Mais en poussant la porte, je me rends compte que ce n'est pas du tout sa chambre! Ah là là, quelle tête en l'air je suis... Je viens de déranger ce jeune couple, j'ai vraiment fait une boulette.

???: Euh... Pardonnez-moi, je me suis trompée de chambre...

Ah... Je suis tellement gênée! On m'a pourtant bien dit que c'était la cent-quarante... Quelque chose... Flûte de zut! Je n'arrive VRAIMENT plus à m'en souvenir. Tu vas fonctionner oui, cervelle de moineau?!

Après m'être remise de mon fou rire, je lève les yeux vers un Shigeru dubitatif, fixant plus loin, au-dessus de mon épaule, la porte.Je me retourne, curieuse de savoir ce qui peut retenir ainsi son attention...
     Une fois retournée, j'aperçois une dame d'un certain âge, ou plutôt juste sa tête, dans l'entrebaîllement de la porte. Elle nous regarde, mais en croisant nos regards, semble désolée, voire gênée. Elle dit s'être trompée de chambre. Hum, ça peut se comprendre dans cet hôpital, il est si grand, et puis, tout se ressembler... Si je n'étais pas venue avec Darren, je n'aurais pu jamais me souvenir du chemin...

Kami Sakuraï : Euh... Bonjour... On peut vous aider?

    J'adresse un sourire amical. Je ne sais que trop bien qu'il est peu évident de s'y retrouver dans ce genre de grands ensembles, seule, et sans vraiment d'aide - et ça doit être encore plus pénible passé un certain âge... Je me tourne vers Shigeru, toujours un peu interloqué de la soudaine présence de la dame.

Kami Sakuraï : Vous cherchez...?

???: Ah, euh... Oui!! Je cherche la chambre d'une de mes collègues de travail depuis au moins dix minutes... Hum... Le chemin est plutôt compliqué. La réceptionniste me l'a déjà indiqué, mais malheureusement, je... J'ai déjà tout oublié. Malgré ça... Il faut que j'apporte de quoi manger un peu à Seiko. Surtout avec ce qui lui est arrivé... À vrai dire, elle a l'âge d'être ma petite-fille, et même si on m'a appelé pour dire qu'elle était rétablie, je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiète! Mais, euh... Je ne vais pas vous embêter plus longtemps...

Shigeru Yamane: Ah! Attendez! Vous... Vous ne seriez pas la dame que j'avais raccompagné à la gare de Domino? Si, un mardi... C'est bien vous, n'est-ce pas? Et vous... Vous cherchez Seiko Kuriyama, c'est bien ça hein?

Les images me reviennent. Quand j'écoute ce jeune parler, sa voix m'est familière... Il me parle de mardi? Mais oui, bien sûr!

???: Vous êtes le gentil blondinet qui êtes venu m'aider à retrouver mon chemin!... Oh, ça alors! Et donc vous connaissez Seiko?

Meeeeh. C'est que Shigeru ne fait pas que de la drague aux jeunes. Mouais, mais non, je ne vais pas sotir ce genre de blague, et attendre de voir comment la situation va évoluer...

Shigeru Yamane: Ah... Hem...

La situation est un peu gênante. Je n'ai pas spécialement envie qu'une petite mamie me qualifie de "gentil blondinet" en présence de Kami, aussi inoffensive que ce soit cette même mamie! Malgré tout, je décide de donner le supplément d'information manquant au plus vite.

Shigeru Yamane: Ben, c'est moi qui ai trouvé votre... Collègue dans cet état et appelé les urgences. Et ironiquement, j'me trouve hospitalisé ici moi aussi, haha... Bon, normalement, elle est en 148 je crois. C'est juste en face de cette chambre-ci. Euh... Dites-moi...

Je repense à la promesse du Phoenix.

Shigeru Yamane: ... dites-moi comment elle se porte, une fois que vous l'aurez vue. Je suis plutôt inquiet à ce sujet, tout comme vous.

"Gentil blondinet". Hu hu hu, c'est hilarant! J'observe et j'écoute, tentant de tout assimiler, la moindre chose - et mettant au passage de côté la blague douteuse que j'ai en tête. Bon. Apparemment, c'est que Shigeru connaît la dame en face de nous, et sa collègue aussi, qui est  hospitalisée une ou deux chambres plus loin.
    C'est étrange, quand même, que dès qu'il approche quelqu'un... Non... Ce doit être une coïncidence. Enfin,  moi-même je suis certaine de porter malheur, alors que ce n'est qu'un jeu de hasards divers. En tous cas, Shigeru est inquiet de l'état de la fille - Seiko - qu'il a sauvé de justesse, de ce que j'ai compris. La dame en face de nous fait "oui" de la tête, enfin, il me semble, après la demande de Shigeru de pouvoir bénéficier de nouvelles de Seiko.

Kami Sakuraï : Je suis passée devant la chambre, tout à l'heure, la porte était un peu ouverte, il y avait des infirmiers... J'espère qu'ils auront fini la visite à... Seiko... C'est bien ça?

     Je me tourne vers Shigeru, j'ai peur d'avoir écorché le prénom ou avoir dit une bêtise. Quand j'ai pu enfin prende la parole, il y avait un grand silence. Cela m'a d'autant plus déboussolée, et me voilà en quête d'approbation, ha ha ha....