Jambe cassée, métalleux, magicienne et infirmière [Ouvert]

Et voilà que mon patient s'agite, et qu'il tombe comme une vieille tartine beurrée au sol. Normalement, ce sont les petits vieux qui font ça, pas les jeunes hommes de son âge. Ou bien il a deviné que je n'étais pas là que pour le rafraîchir, ou bien c'est un grand timide et stressé, ou bien aurait-il peur que sa soeur débarque et ne le voit dans cette drôle de situation?
J'opte pour un mélange étrange des trois propositions. D'autant plus qu'il vient de crier une phrase énigmatique, qui, a mon sens, relève plus d'une prière païenne que d'un trip dû bases tourments. Bon, ce n'est pas grave. Tentons la manière douce, et sinon... Les sédatifs feront l'affaire. J'en ai toute une boîte de jolies piqûres dans le chariot.

Tamako : Du calme, j'ai dit! Vous êtes incorrigible!

J'arrive à le remettre sur son lit. Heureusement, il n'est pas tombé d'une façon aussi délicate que je ne le pensais, et il est plutôt aisé de le mettre à nouveau dans le lit médicalisé - qui, heureux pour moi, peut s'abaisser pour me faciliter la vie et remettre mon patient dans le droit chemin de son cocon-remède.
Le temps de l'avoir bien stabilisé et avoir enclenché des barrières hautes intégrées au lit, pour éviter une autre chute, je me détourne de Monsieur Yamane, allant vers la porte. Je la verrouille.

Tamako : De quoi calmer vos angoisses, Monsieur. Bon, à nous deux, définitivement!

Je prends des gants dans le chariot, et je les passe. Allez, mon bon monsieur, on en joue plus! Tamako est maintenant en mode sérieux.

Shigeru Yamane: Snif... Excusez-moi!

Pas de signe du Phoenix non plus, qui si elle est là doit bien se marrer. Je comptais lui demander une guérison par avance pour ensuite aller tuer quelqu'un après... Mais même en y réfléchissant bien, c'était illogique. Je me vois pas utiliser mes mains pour aller régler son compte à qui que ce soit, et quand bien même des gens se comporteraient mal, c'est pas à moi de juger si ils ont le droit de vie ou non... Bordel de merde, comment j'en suis venu à penser comme ça, moi?

Je décide de me laisser faire, entendant le bruit de quelque chose qu'on trempe dans une bassine. J'ai une vue en contre-plongée sur ses seins. Je ferme les yeux. Je me prépare à l'impact en priant Bouddha pour qu'elle ne voie pas mon érection. Je sais pas si Dieu existe, mais en tout cas, visiblement, la Déesse des Morts a un humour bien tordu.

Toc toc toc... Quoi encore. Je tente de faire mon boulot, et voilà que... Oh, et puis, ce n'est pas grave. Je repose ce que j'avais dans les mains, juste une éponge corporelle, et le savon au PH neutre qui va avec.
Je lance un regard vers mon patient qui a les yeux fermés. Désolée, mais l'eau est froide, ce n'est pas de ma faute, mesures de l'hôpital... Au moins, il ne va pas se plaindre.
On toque encore, je me précipite au plus vite vers la porte pour ouvrir à...

Tamako : Ah, Mademoiselle la petite soeur!

LIEU PRECEDENT.

La porte de la chambre indique, au verrou coloré maintenant en rouge, que quelque chose d'iportant se passe entre les quatre murs. Hum, rien qui ne soit pas inhérent à la vie de l'hôpital, rien à craindre, donc. J'ai toqué à la porte de la chambre, Akira se tenant juste derrière moi, regardant avec intérêt l'hôpital. On dirait qu'il ne l'a jamais vu, ou, du moins, pas de si près. Je ne sais pas s'il va rire ou pleurer en voyant Shigeru. Peut-être pleurer de rire? Ouais, ça semble cohérent.
Un clic, et la porte s'ouvre sur Tamako, des gants en latex sur les mains, remontant jusqu'au milieu de chaque avant-bras. Ha ha ha ha. Sérieusement, c'est quoi, ce délire? Je crois que...

Kami Sakuraï : Je suis arrivée au mauvais moment, huh?

Tamako me fait un sourire gêné en indiquant Shigeru d'un mouvement de tête. Je dois comprendre quoi, là? Décidément, cette bonne femme n'est pas claire du tout. Je lance un regard interrogateur à Shigeru, mais aussi un poil inquisiteur. C'est quoi ce b.....?

Ah! Juste à temps! Finalement, on dirait bien que le Phoenix a entendu mes prières... Ou alors c'est juste Kami qui est revenue à ce moment précis parce que c'est bientôt l'heure des examens. Mince, vu la tête qu'elle fait, je flippe qu'elle se fasse des idées... Surtout que je dois, concrètement, toujours être aussi rouge.

Shigeru Yamane: Haha... Ha... Yo, championne, prête pour un duel?

Attends. Elle n'est pas seule. Je remarque un reflet luisant derrière son épaule. Elle est en compagnie de...

Shigeru Yamane: Putain Akira, qu'est-ce que tu fous ici?

Bordel de merde. Je flippe. Vu comment il est, il va finir par lâcher sans le vouloir que je sors avec Kami, censée être ma sœur, et là je suis bon pour un nombre astral d'ennuis juridiques! Y a rien qui s'améliore, au secours!

Kami Sakuraï : Un... Un duel?

Shigeru est tout cramoisi, et... plutôt en piteux état. Ses draps sont défaits, et il semble qu'il ait fait une chute. Je commence sérieusement à douter des compétences de l'hôpital, et plus encore, des compétences de l'infirmière. Je jette un oeil à son chariot, où je vois des piqûres semblables à des sédatifs dépasser d'un gros bol métallique gris. Euh, deux secondes, elle comptai le droguer?
Mon regard va de Shigeru à Tamako, et de Tamako à Shigeru. J'ai un peu de mal à me faire à l'idée que l'hôpital emploie des méthodes radicales. Surtout à ce point. Je me tâte à demander :

Kami Sakuraï : Vous avez peut-être besoin d'aide, non?

Je crois voir l'ombre d'un sourire de soulagement passer sur le visage de Tamako. Loin d'être un démon, même avec ses seringues - qui ferait passer Lily Fée des Piqûres pour une petite joueuse - Tamako accueille la proposition de mon geste avec un teint angélique. On dirait que je l'ôte d'un poids.
Je ne sais pas de quelle émotion je dois teinter mon sourire, même si, pour le moment, je suis en proie à de l'étonnement et à des suspicions intenses.

La petite soeur me propose son aide. Ouf. Avec Monsieur Yamane, je ne savais pas à quoi m'attendre, surtout avec sa première chute. Il est pire qu'un évadé d'Alcatraz, je crois, et c'était à me demander si je n'allais pas devoir lui planter une aiguille dans les fesses.
J'ai presque envie de dire "Dieu soit loué", mais je pense que la gamine me ferait de gros yeux. C'est que, à en croire les formulaires - et de ce que j'ai pu comprendre les jours précédents, elle s'appelle Kami. Oui, ça passerait pour une très mauvaise plaisanterie.

Tamako : Un petit service, une minuscule chose à vous demander!

Un chauve un peu baraqué se tient derrière la petite, je ne sais pas s'il est en train de sourire ou de... Non, j'espère pas, j'ai déjà assez à gérer avec les petits vieux. Clairement, il semble amusé de la situation, et du fait de l'état de mon patient - pas le fait qu'il ait la jambe cassée, mais qu'il soit rouge comme une pivoine.

J'explique brièvement à la gosse ce qu'elle doit faire. Juste occuper son frère un peu, le temps des soins, aussi divers soient-ils. Elle n'a pas l'air spécialement contre et propose un peu plus son aide, appuyant sur le fait que Monsieur Yamane peut "être à côté de ses pompes sans être méchant". Ce qui n'a pas l'air d'être le cas de la soeurette, qui semble être tout à fait l'inverse.
Bon, on se met en place, et grâce à la jeune fille, j'arrive à faire les premiers soins désagréables du patient, c'est-à-dire changer les machins des perfusions et les bandages. Et puis...

Tamako : Maintenant, ce qui semble poser le plus de problème à ce cabot de Monsieur Yamane : le toilettage intégral.

Spoiler:

Changement de lieu (à venir).