Emplettes en cachette...

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Vendredi 4 août 2007

J'ai quitté Shigeru depuis 18 heures environ, à la Place de l'Horloge. Il semblait très inquiet de me laisser là, toute seule, voguer dans la ville. J'ai dû donc lui promettre de ne pas m'éloigner du centre-ville et de retourner vite chez moi, par message texte - j'étais déjà partie en lançant les clés. Il est comme ça, je crois, depuis que les informations ont commencé à diffuser à propos du meurtrier de la conservatrice du musée. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais m'en faire, je ne suis pas aussi importante qu'elle, juste une simple duelliste, et encore...
    Je me retrouve vite devant des magasins divers et variés. Et avant d'aller chercher ce que je dois acheter - et de peur que Shigeru ne soit en train de me suivre en fait en cachette - je tourne dans plusieurs magasins où je vais dans les mêmes rayons systématiquement : jeux vidéo, livres er DVDs. Il y a des choses que je voudrais bien acheter, mais je ne suis pas à la Place de l'Horloge que pour mon plaisir personnel.
     
     Après avoir fait le tour de tout ce qui m'intéressait - et surtout après avoir été sûre que personne ne me suivait (pourtant, j'avais comme un drôle de pressentiment tout le long) - je me dirige dans un magasin vendant du matériel destiné au dessin, aux arts décoratifs et en fait, à l'art plus généralement. C'est ce même magasin où je vais acheter mes feuilles et ma peinture pour mes travaux et mes dessins.
     J'entre dans le magasin, et je ne veux pas trop tarder : il est déjà 18h45, et j'ai envie d'être rentrée pour 19h30 au plus tard - en plus, je dois aller acheter de quoi grignoter, pas n'importe quoi, des sucreries en éditions limitées - je me dirige donc directement vers le rayon des créations DIY pour y acheter... un objet spécial... pour un cadeau... pour plus tard, quand il sera enfin temps... et je me hâte aussi d'aller chercher un cutter, du papier spécial et un tas de petites bricoles, avant de me diriger vers les caisses.  
      Le tout ne coûte que l'équivalent du prix du repas chez "Ashi" Gozo. En fait, c'est le papier spécial qui coûte le plus cher, et deux trois bricoles qu'il me fallait pour remplacer du matériel de dessin et de peinture qui était trop vieux. Je repars assez vite du magasin, après avoir salué les employés qui ont fini par me connaître, tant je passais là.  
    Je passe la porte du magasin, chargée d'un petit sac contenant mes achats, quand soudain...

Mariko : Te voilà, petite peste!

    Ma cousine, Mariko, et son "amoureux" sont là, sur la Place. Elle est furieuse, et lui tient un paquet de friandises dans lequel il ne pioche même pas. Je crois même voir Mariko lui souffler : "Si tu touches un seul de ces beignets, c'est nada pour ce soir", en somme, elle ne fera pas à manger s'il mange ou j'ai mal compris? Bref. Ce ne sont pas mes affaires...
    Je tente d'ignorer Mariko, qui fulmine. Wow. Elle n'a pas été comme ça depuis le jour où je lui ai envoyé de la boue dans ses cheveux si bien coiffés, pour la parade amoureuse de la Saint-Valentin, quand j'étais petite. Elle marche d'un pas énergique vers moi, hissée sur ses grands talons.

Mariko : Tu pensais t'en tirer si facilement, la peste?

    Oh! Qui elle insulte de peste, là? Elle devrait se voir dans un miroir, elle. Quoique. Son reflet la ferait fuir... Je la regarde, impassible, mon petit sac toujours à la main. Elle agrippe mon poignet avec force, enfonçant presque ses ongles trop manucurés dans ma peau. Tiens? Des ongles manucurés? Elle qui a fait un bowling après notre partie à Shigeru et moi?

Kami Sakuraï : Tu n'es pas heureuse de me voir? Ma meilleure cousine? (J'ai un ton très ironique, elle me gave trop.)

Mariko : Non, mais, tu l'as entendue, celle-là? (Elle se tourne vers son compagnon, il a un sourire forcé en travers de la bouche. Il a compris qu'elle ne plaisantait pas.) Tu sais qu'on a dû quémander pour se faire rembourser les places?

Kami Sakuraï : Tu aurais pu simplement jouer après mon départ, non? (Je me tourne vers le compagnon de Mariko.) Et puis, tu aurais été ravi, non? Faut pas la laisser faire, mon gars!

    Mariko est folle de rage, me voyant ainsi parler à son "Big Piou-Piou", comme elle dit, dans les réunions de famille. Quelle cucul, celle-là. Misère... Je fixe mon regard en plein dans son regard à elle, vide mais plein de colère. Je ne sais pas si elle va oser faire quelque chose, mais qu'importe ce qu'elle va entreprendre, ça ne risque pas d'avoir de grands effets sur moi, à part l'hilarité.

Kami Sakuraï : C'est pas que... Mais je suis pressée, donc. Ciao.

Mariko : Pressée? Tu vas retrouver ton décoloré? (Elle découvre ses dents jaunies par la cigarette et par l'alcool trop grosse quantité.)

Kami Sakuraï : Peut-être, peut-être pas, qui sait? (J'ai un grand sourire.) J'ai rien à faire en particulier, tu sais. En fait, c'est juste par politesse, tu vois, que je viens prétendre être pressée. (Je mens, mais ça a l'air de faire une parfaite illusion.)

Mariko : Ohhhh, si tu n'as "rien à faire en particulier"... (Elle marque une pause et savoure une pensée agréable avant de regarder par-dessus mon épaule.) Eh bien, ça te dirait de venir discuter, toi, tes parents adorés et moi? Hin hin hin...

    Quand je me retourne, j'ai l'impression de voir des fantômes - dont un, en particulier est furieux. Mes parents sont là, devant moi. Dire que ça fait des semaines que je ne les ai pas vus, prétendant être toujours trop occupée, alors qu'en fait, c'est toute autre ch...
     Je n'ai même pas le temps de me mettre en tête toute la situation que je suis "emmenée de force" par Mariko et mon propre père. Ils sont là depuis combien de temps, tous? Je commence à flipper grave. J'aurais tellement dû suivre Shigeru. Je suis en train de m'en mordre les doigts, et ce n'est que le début...

Changement de lieu.